"J'ai écrit ce livre de sang et de larmes avec mon sang et mes larmes", explique l'auteur de cette extraordinaire chronique clandestine de la tragédie des Juifs de Roumanie, une œuvre unique, élaborée au cœur même de la tourmente. En cela, ce monument littéraire, pour la première fois traduit en français, occupe une place de premier plan dans ce qu'on a appelé "la bibliothèque de la Catastrophe". Soixante ans après sa parution à Bucarest, entre 1946 et 1948, Cartea Neagra demeure de fait la principale source d'information sur l'extermination sauvage, par l'armée et la gendarmerie roumaines, de plus de 350000 Juifs roumains et ukrainiens. Mis à l'index par le régime communiste, il tombera ensuite dans l'oubli. D'un intérêt historique comparable au Livre noir sur l'extermination des Juifs en URSS et en Pologne (1941-1945) de Vassili Grossman et Ilya Ehrenbourg, celui de Matatias Carp se distingue par les conditions extrêmement périlleuses dans lesquelles il a été écrit. Ce jeune avocat juif de Bucarest doublé d'un pianiste de grand talent prend en effet la mesure, dès 1940, de la menace qui pèse sur le judaïsme européen. Il se lance alors, au péril de sa vie et avec sa femme pour seule collaboratrice, dans une folle entreprise : enquêter et collecter en temps réel une sorte d'archive première du Génocide. Au fil du récit, le lecteur découvrira un véritable enfer, marqué par la diversité insoupçonnée des méthodes de tuerie : pogroms sanglants, fusillades massives en bordure des villages, Juifs brûlés vifs dans d'immenses porcheries, enfants jetés vivants dans des puits, marches de la mort dantesques, abattage et vente des déportés aux paysans les plus offrants. Ce morceau bouleversant d'histoire immédiate lève le voile sur un chapitre encore mal connu de la Shoah à l'est de l'Europe.
In memory of my Reicher family in Radautz, Bukowina, Romania. In memory of the Jewish Community of Bukowina. A la mémoire de ma famille maternelle, les Reicher de Radautz (Radauti) en Bucovine, Roumanie. A la mémoire de la communauté juive de Bucovine.
mardi 27 mars 2012
Cartea Negra
Une lecture indispensable : le livre noir de Matatias Carp
"J'ai écrit ce livre de sang et de larmes avec mon sang et mes larmes", explique l'auteur de cette extraordinaire chronique clandestine de la tragédie des Juifs de Roumanie, une œuvre unique, élaborée au cœur même de la tourmente. En cela, ce monument littéraire, pour la première fois traduit en français, occupe une place de premier plan dans ce qu'on a appelé "la bibliothèque de la Catastrophe". Soixante ans après sa parution à Bucarest, entre 1946 et 1948, Cartea Neagra demeure de fait la principale source d'information sur l'extermination sauvage, par l'armée et la gendarmerie roumaines, de plus de 350000 Juifs roumains et ukrainiens. Mis à l'index par le régime communiste, il tombera ensuite dans l'oubli. D'un intérêt historique comparable au Livre noir sur l'extermination des Juifs en URSS et en Pologne (1941-1945) de Vassili Grossman et Ilya Ehrenbourg, celui de Matatias Carp se distingue par les conditions extrêmement périlleuses dans lesquelles il a été écrit. Ce jeune avocat juif de Bucarest doublé d'un pianiste de grand talent prend en effet la mesure, dès 1940, de la menace qui pèse sur le judaïsme européen. Il se lance alors, au péril de sa vie et avec sa femme pour seule collaboratrice, dans une folle entreprise : enquêter et collecter en temps réel une sorte d'archive première du Génocide. Au fil du récit, le lecteur découvrira un véritable enfer, marqué par la diversité insoupçonnée des méthodes de tuerie : pogroms sanglants, fusillades massives en bordure des villages, Juifs brûlés vifs dans d'immenses porcheries, enfants jetés vivants dans des puits, marches de la mort dantesques, abattage et vente des déportés aux paysans les plus offrants. Ce morceau bouleversant d'histoire immédiate lève le voile sur un chapitre encore mal connu de la Shoah à l'est de l'Europe.
"J'ai écrit ce livre de sang et de larmes avec mon sang et mes larmes", explique l'auteur de cette extraordinaire chronique clandestine de la tragédie des Juifs de Roumanie, une œuvre unique, élaborée au cœur même de la tourmente. En cela, ce monument littéraire, pour la première fois traduit en français, occupe une place de premier plan dans ce qu'on a appelé "la bibliothèque de la Catastrophe". Soixante ans après sa parution à Bucarest, entre 1946 et 1948, Cartea Neagra demeure de fait la principale source d'information sur l'extermination sauvage, par l'armée et la gendarmerie roumaines, de plus de 350000 Juifs roumains et ukrainiens. Mis à l'index par le régime communiste, il tombera ensuite dans l'oubli. D'un intérêt historique comparable au Livre noir sur l'extermination des Juifs en URSS et en Pologne (1941-1945) de Vassili Grossman et Ilya Ehrenbourg, celui de Matatias Carp se distingue par les conditions extrêmement périlleuses dans lesquelles il a été écrit. Ce jeune avocat juif de Bucarest doublé d'un pianiste de grand talent prend en effet la mesure, dès 1940, de la menace qui pèse sur le judaïsme européen. Il se lance alors, au péril de sa vie et avec sa femme pour seule collaboratrice, dans une folle entreprise : enquêter et collecter en temps réel une sorte d'archive première du Génocide. Au fil du récit, le lecteur découvrira un véritable enfer, marqué par la diversité insoupçonnée des méthodes de tuerie : pogroms sanglants, fusillades massives en bordure des villages, Juifs brûlés vifs dans d'immenses porcheries, enfants jetés vivants dans des puits, marches de la mort dantesques, abattage et vente des déportés aux paysans les plus offrants. Ce morceau bouleversant d'histoire immédiate lève le voile sur un chapitre encore mal connu de la Shoah à l'est de l'Europe.
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